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LE POUVOIR DE L'INTENTION

Il y a des articles plus faciles à écrire que d’autres. Il y en a des rigolos, des inspirants, des décalés … et puis il y a celui-ci. Je ne saurai vraiment dans quelle case le placer, tant les émotions qui animent sa rédaction sont variées. Je décide de vous poster ce message sans même le relire, je l’écris d’une traite. Il pourrait être mieux tourné, mieux structuré, plus complet, sans doute. Mais je le veux franc et spontané, le reste finalement on s’en fout non ?


Au printemps 2019, la jolie fleur Graine de Karma voyait le jour sous le soleil d’Amboise. Je vous accueillais pour la première fois dans ce beau local, entièrement refait et aménagé selon l’idéal que j’avais en tête depuis si longtemps. Derrière chaque clou, chaque étagère, chaque coup de peinture que vous avez pu y voir, se cache l’œuvre de mes petits bras -presque- musclés (et ceux de mon père, et de mon conjoint, oui, soyons honnête jusqu’au bout !). Ce projet est littéralement sorti de mon imagination et a pu prendre vie en quelques semaines, grâce à une motivation et une détermination sans faille ! Le pouvoir de l’intention s’est ici illustré dans toute sa grandeur.


Pour mon plus grand bonheur, l’activité a tranquillement démarré, le bouches à oreilles a fait ses preuves, et de nombreux créneaux affichaient complets d’une semaine sur l’autre. J’ai pris plaisir à proposer de nouveaux contenus, à travers des formats ateliers de 3h les week-ends, auxquels vous avez également répondu présent(e)s. Les massages ont trouvé leur public, de fidèles et de ponctuels, entre les rendez-vous réguliers et les cartes cadeau, et les échanges à la suite de ces séances ont toujours été d’une justesse surprenante. Preuve que le corps parle, au-delà de quelque mot que ce soit…

La sonothérapie est venue compléter l’offre quelques mois après, le temps de terminer de ma formation sur ce domaine, et d’investir dans des sets de bols adéquats.

Les concerts méditatifs vous ont fait découvrir de nouveaux instants hors du temps, pour lesquels vous étiez très demandeurs !

Quelle joie de partager tout cela dans cette bienveillance collective qui a habité ce lieu dès les premiers instants.

Je me suis régalée à penser à chaque semaine de cours autour de thèmes spécifiques, comme autant de portes d’entrée vous ouvrant vers de nouveaux horizons intérieurs. Comme autant de sujets à creuser pour nourrir de profondes réflexions collectives et personnelles.

J’ai rêvé cette adresse comme une petite bulle de douceur, une parenthèse en dehors du quotidien, et vous tous qui l’avez fréquentée, avez su dès les premiers instants, l’animer dans cette dynamique. Le pouvoir de l’intention, encore.


Et puis …. Il y a eu le confinement. Une sacrée période, où je me suis découvert de nouvelles compétences en informatique et en montage vidéo. Pour garder le lien entre nous toutes et tous, et par-dessus tout pour que vous puissiez garder ce précieux lien vers vous-même.

Je n’ai nourri à cette période aucune négativité, aucun fatalisme, et j’ai pleinement accepté cette situation qui était la nôtre, collectivement et individuellement. J’ai mis mon énergie chaque jour à animer le site, à travers des articles, des méditations guidées, des vidéos, des recettes, pour nous fédérer et adoucir ces semaines chargées émotionnellement.

Ces semaines ont été longues, très longues, jalonnées d’interrogations, de remises en question, de doutes …. Comment une entreprise aussi jeune que Graine de Karma allait bien pouvoir s’en sortir ?  

Motivée comme jamais, dès la fin du confinement, j’ai ré-ouvert pour vous proposer des cours en extérieur, adaptés aux contraintes gouvernementales et sanitaires. Celles et ceux qui ont retrouvé le chemin du studio dès la fin du confinement ont pu profiter de la douceur de nos rendez-vous dans la petite cour joliment végétalisée, juste à l’arrière du bâtiment. Qu’est-ce qu’on était bien !

Vous retrouver a été mon moteur pour poursuivre l’activité, pour chaque jour garder ce feu de la volonté et de la détermination, convaincue qu’avec ça, rien ne nous arrêterait. Le pouvoir de l’intention.


Les semaines ont passé, et malheureusement l’activité n’a jamais retrouvé le niveau d’avant confinement. Cela ne m’a pas empêché de poursuivre l’activité, avec peut-être même encore d’avantage d’implication et de minutie, pour proposer, toujours, des expériences riches et nourrissantes.


L’été a été calme, et sur une activité comme celle du studio, rien de trop affolant, mais la rentrée est restée tout aussi calme….


« Allô !? oui allô, le pouvoir de l’intention ici Camille. Petite question : qu’estce que tu fous mec ?? 

Parce que j’intentionne, j’intentionne vraiment à fond là tu vois, j’arrête pas ! ça fait des semaines, et il se passe pas grand-chose grand-chose…»

J’ai pas eu de réponse.

Bougre.


Finalement, aujourd’hui mardi 29 septembre, après des semaines d’incertitude, j’ai entendu face à moi ce matin, au tribunal, un monsieur indiquer que « la société Graine de Karma cessait son activité ».

Ah.

Visiblement le pouvoir de l’intention a été complètement pété par le Covid (ouais je sais, il parait qu’on doit dire LA Covid, mais j’aime pas, donc je continue de le traiter au masculin), et les ondes de mon petit poste de radio n’ont pas su trouver les ondes universelles qui auraient permis de traverser cette période.

Mais sans savoir combien de temps elle dure, c’est un peu compliqué.  


Ces mots prononcés, j’ai ressenti autant de tristesse que de soulagement. Tristesse voir ce beau projet se terminer si soudainement, tristesse de me dire que nous n’aurons plus de cours à partager, de rires à échanger. Soulagement de me dire que je vais pouvoir me reposer un peu mentalement, que je vais pouvoir retrouver une vie personnelle un peu plus stable. Car oui, tout cela, ça fatigue. J’ai toujours fait, à chaque instant, de mon mieux. En tant que professeur de yoga, en tant que femme, en tant qu’entrepreneure. J’ai été épaulée par mes proches, mes amies, de courtes ou longues dates, j’ai été soutenue par de multiples acteurs, comme autant de mains tendues pour encadrer ce parcours de création d’entreprise parfois chaotique.

J’ai été portée par la passion, animée de toute mon âme par ce que je souhaitais partager dans ces murs, et c’est aujourd’hui la voix de la raison qui a parlé, en ce jour pluvieux d’automne.

Alors il pleut un peu dans mon cœur aussi, c’est vrai, mais je ne veux pas m’arrêter là. Je sais que la vie est belle, et j’espère que vous le savez aussi. Je sais que tout n’est qu’impermanence autour de nous, que rien ne dure, qu’il s’agisse de la pluie, du beau temps, de la joie, des peines, de la vie, des souffrances comme des bonheurs, autant d’éléments qui ne font que passer dans nos vies, comme autant de nuages dans le ciel. Graine de Karma s’inscrit pleinement dans cette impermanence. Sortie de mon imagination, elle a été belle, intense, inspirante, et se termine, aussi simplement qu’éprouvant.


Je suis fière de tout ce que j’ai bâti, de ce que j’ai entrepris, construit, fière de ce que nous avons partagé, heureuse de pouvoir me dire que j’ai tenté cette incroyable aventure avant mes 30 ans, et que j’ai appris tant de choses à travers cette belle histoire.

Il n’y a dans cette expérience pas l’ombre d’un échec, tout cela est une réussite sans précédent, j’en ressors grandie et pleine de joie.

Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne risquent rien, j’ai fait le choix de prendre des risques, de sortir de ma zone de confort, et d’agir sur ma vie plutôt que de la subir à travers un emploi qui ne me convenait pas. J’ai quitté la zone de « l’espoir passif » pour passer à l’action.

«Soyez motivé par votre capacité d’accomplir les choses nécessaires à votre croissance » disait Jim Rohn. Je pense avoir bien exploré et expérimenté cette phrase, et j’en ressors incroyablement plus forte et déterminée à poursuivre les chemins que je souhaite pour le restant de mes jours.  


Jamais je n’avais vécu pareils moments, jamais je n’avais imaginé pouvoir aller au bout de ce rêve, jamais je n’aurai pu me croire capable de tout ça, des premiers dessins architecturaux du local, à la rédaction des premiers cours, en passant par la gestion du quotidien. J’ai vécu la vie que je voulais. Pleinement, entièrement, totalement.

Un jour, en Australie, il y a 4 ans, je me souviens avoir dit à quelqu’un lors d’un repas « Je suis professeur de yoga et je vais ouvrir un studio une fois rentrée en France » (bien sûr avec un accent australien du plus bel effet, que je ne saurai retranscrire à l’écrit, what a pitty).

Le pouvoir de l’intention. Les ondes émises à ce moment précis ont porté leur fruit, des années après. Sans le savoir en prononçant ces mots à ce moment-là, j’ai orienté toutes les décisions suivantes dans ma vie, j’ai avancé sur ce chemin, dans cette direction, jusqu’à effectivement ouvrir ce lieu.

J’aurai peut-être simplement dû préciser, ce jour-là « un studio qui va résister au Covid », dommage !


Le pouvoir de l’intention possède cette capacité à nous pousser vers quelque chose de plus grand. Alors avançons, le pas ferme et décidé, vers ce qui nous fait vibrer. La vie est trop courte pour se laisser diriger par la peur et les doutes.

J’ai toute confiance en l’Univers, et je sais qu’il me portera vers de nouveaux horizons enthousiasmants.


Tout cela est un peu brutal, je n’aurai pas pensé samedi lors de notre cours du matin qu’il s’agirait là de notre dernier rendez-vous autour du tapis. Et finalement, tant mieux. Que je n’ai pas su, que l’on ait pas su à ce moment-là, sinon ce cours aurait eu un sacré drôle de goût... Nous avons pu profiter pleinement jusqu’à la dernière goutte, nous avons été dans l’instant présent, sans penser à hier, sans penser à demain, et c’est un peu ça, la recette du bonheur. Merci l’Univers.


Du fond du cœur, je vous remercie toutes et tous pour avoir fait de ces presque 2 ans ensemble de si jolis moments. Merci de votre confiance, de vos recommandations, de votre énergie, de vos sourires.

Je vous remercie d’être venu à ma rencontre, et à votre propre rencontre à travers le yoga.

Et puis yoga, en sanskrit, ça veut dire « lien » quand même (racine du mot « Yuj »), alors, gardons le !


Avec toute mon affection,


Camille



P.S : on nous fait croire que le monde va mal, alors eh, soyez provoc’, soyez heureux !

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